Source: france info
La France connaît un recul de la natalité depuis une décennie. Or, au début de la crise sanitaire en France, en mars 2020, on pouvait se questionner sur un possible boom de la natalité neuf mois plus tard. Le confinement total aurait pu inciter de nombreux couples, repliés sur eux-mêmes, à agrandir leurs familles. Les Français n’avaient pas prévu d’être ensemble. Il aurait donc fallu être attentif au taux de natalité de décembre 2020 pour vérifier cette hypothèse.
Or, presque un an plus tard, nous observons que la pandémie mondiale n’a pas eu un effet bénéfique sur la natalité en France. Le Covid 19 a néanmoins réellement impacté nos économies, et donc intrinsèquement nos modes de vies, et donc notre démographie. Deux économistes HSBC, James Pomeroy et Henry Ward, se sont penchés sur l’impact de chocs importants comme des catastrophes naturelles, des crises financières ou encore des pandémies pouvant avoir sur la natalité dans le monde. Selon eux, dans un tel contexte, l’accélération de la baisse des naissances est inévitable au niveau mondial. La croissance de la population viendrait donc à ralentir.
En effet, selon Cyril Huissoud, gynécologue-obstétricien au CHU de Lyon, les naissances ont chuté de 7% en décembre 2019 et décembre 2020.
Focus sur l’impact du Covid 19 sur le moral des Français
Effectivement, ce virus aura totalement changé nos façons de vivre. Repliés sur eux-mêmes, les Français n’auront pas pu rencontrer de nouvelles personnes dans les bars ou en extérieur par exemple. Enfermé chez soi, il est plus compliqué de socialiser. Cela a donc retardé les mises en couple et donc les projets de famille. De plus, l’anxiété liée à la propagation du virus, au nombre de contaminations croissant ou encore au nombre de morts toujours plus effrayant, n’a pas produit un contexte sain pour les Français afin de concevoir un enfant. Selon la démographe et enseignante-chercheuse à l’Université de Vienne, Eva Beaujouan, "le stress semble avoir affecté négativement la libido".
Aussi, le contexte économique aussi incertain a touché de nombreux Français. Avoir un enfant n’est donc plus une priorité quand les dettes sont trop importantes. De plus, faire naître un enfant dans un contexte écologique aussi alarmant a repoussé les projets de progéniture de plusieurs couples.
Source: Le Figaro
Alors, comment redynamiser la démographie française et ne pas tendre vers une population vieillissante?
Il n’existe en effet pas de solution miracle pour relancer la démographie française. Bien sûr, sortir de cette crise sanitaire majeure, réduire drastiquement le nombre de contaminations, et donc de victimes, redonnera un contexte plus sain et plus propice pour procréer.
Néanmoins, cette crise aura des conséquences majeures et sur le long terme sur le mode de vie des Français. Certains devront se remettre de leurs dettes importantes, d’autres auront pris conscience de l’urgence climatique qui pèse sur la population mondiale. Faire des enfants n’est donc désormais peut-être plus la priorité des couples français.
Vers une “génération Covid”?
En effet, les crises sont souvent suivies d’une baisse des naissances, qui pourrait s’opérer dès 2021. Plusieurs signaux faibles convergent en ce sens dans les hôpitaux français. Or, si cette baisse des naissances s’opère réellement, elle sera sûrement différente selon les milieux de vie ou les âges.
Sur le moyen terme, soit d’ici une dizaine d’années, nous pourrions observer un “creux” dans la démographie française. La forte hausse des décès, accompagnée de la baisse de la natalité liée au désarroi de la population, pourrait créer une importante baisse de la démographie. Les conséquences psychologiques, économiques et sociales de cette crise ne sont pas à prendre à la légère. Il existera certainement une difficulté d’ajustement sociale des générations futures qui pourrait se répercuter sur les naissances. Ces conséquences iront certainement au-delà de la “simple” hausse du nombre de décès en 2020.
Enfin, des conséquences de la sorte sur la natalité peuvent faire écho à d’autres risques que rencontrent la population. En effet, lors d’importantes catastrophes naturelles par exemple, comme des inondations, des crues, des tempêtes, ou des tsunamis, un contexte d’incertitude n’incite pas à la fécondité. L’environnement a un impact direct sur la natalité d’une région. Il faut donc instaurer un climat sain, sans risques majeurs sur le court et le moyen terme si nous voulons un renouvellement des naissances.
Camille Forêt
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