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Covid-19 : une crise qui permet de réfléchir à la réinsertion des détenus

Dernière mise à jour : 10 mars 2021



Ateliers organisés par Wake Up Cafe (source : Facebook)


Les prisons françaises face au problème de surpopulation


En janvier 2020, la France s’est faite condamnée par le Cour européenne des droits de l’homme pour les « condition de détention inhumaines et dégradantes ». C’est notamment la surpopulation des prisons qui est dénoncée. Effectivement, en France, la population carcérale a nettement augmenté, passant 36 000 en 1980 à 70 651 en 2020. Il y’a plus de 115 détenus pour 100 places. Dans de nombreuses prisons, il y’a 2 fois plus de détenus que de places disponibles.


Une crise qui permet de désengorger les prisons


Avec la crise du Covid-19, cette surpopulation carcérale et les conditions déplorables de détention sont alarmantes puisqu’elles favorisent la propagation du virus. Il y est très difficile de respecter les gestes barrières et la distanciation sociale. Selon la Direction de l’administration pénitentiaire, il y avait à la fin du mois de mars 2020, 21 détenus et 50 personnel pénitenciers positifs au Covid-19 et 471 en confinement sanitaire, 793 membres du personnel étaient placés en quarantaine.

Il a donc été nécessaire de prendre des mesures pour limiter cette propagation.

Ainsi, un mois après l’apparition du Covid en France, et suite à l’ordonnance du 25 mars du Ministère de la justice, on a observé une diminution drastique de la population carcérale. Les prisons se sont vidées de 10 000 détenus. Cela est principalement la conséquence, à la fois d’une baisse des entrées en prison à cause d’un ralentissement de l’activité judiciaire mais aussi d’une libération anticipée de nombreux détenus. Ainsi, en avril 2020, il y’avait en moyenne 103 individus incarcérés pour 100 places.


Quelle conséquence sur la réinsertion

Face à ce désengorgement des prisons, se pose pour beaucoup d’anciens détenus la question de la réinsertion, qui est d’autant plus difficile avec la pandémie. Effectivement, il convient de se demander dans quelles situations vont se retrouver les individus récemment libérés et comment pourront-ils se réinsérer dans un tel contexte sanitaire.

Le confinement est finalement apparu comme une nouvelle forme de détention. Les anciens détenus font face à de l’angoisse et ont eu l’impression d’être à nouveau en prison. Au delà de l’aspect moral, le Covid-19 se présente aussi comme un frein dans les démarches administratives qui sont ralenties mais aussi parce qu’ils ne savent pas comment les accomplir. L’accompagnement dont ils peuvent bénéficier est donc majeur.


Ainsi, des associations d’aide à la réinsertion ont pour mission d’oeuvrer d’autant plus pour accompagner.


C’est notamment le cas de l’association Permis de construire, qui a organisé une ligne téléphonique de soutien psychologique dans toute la France pour venir en aide aux anciens détenus qui se trouvent dans une situation précaire, et qui sont isolés et vulnérables. Ce sont des initiatives que les associations ont mis en place en raison du Covid-19 mais qu’elles espèrent pouvoir maintenir dans le futur.

L’association AlterSoin a également mis en place une ligne téléphonique d’écoute et de soutien psychologique.


D’autres associations, comme le collectif Prison 44, mettent en place des actions au sein des prisons pour assurer une meilleure réinsertion sociale future. Leur travail est également entravé par le Covid, et la restriction des visites. Cependant, également grâce au numérique, le collectif a réussi à trouver des alternatives pour assurer un suivi de leur travail qui permettra une meilleure réinsertion du détenu dans le futur.

De la même façon, l’association Wake up cafe a organisé un programme d’aide à la réinsertion à distance ainsi que des visioconférences collectives pour lutter contre ce nouvel isolement que beaucoup subissent. Au cours de ces ateliers à distance, ils discutent autours de thèmes philosophiques, culturels, de bien-être, d’écriture, etc. Les membres de l’association expliquent que cette nouvelle forme d’accompagnement requiert beaucoup de travail mais cela laisse aussi penser qu’elle peut toucher d’avantage d’anciens détenus.


Selon la directrice de CHRS (centre d’hébergement et de réinsertion sociale), cette crise pandémique a permis de mettre en lumière des problèmes majeurs de la réinsertion et des conditions de détention et de commencer à trouver des solutions qui pourront être maintenues sur le long terme. Ces solutions s’appuient sur des nouveaux leviers, notamment le numérique, ce qui les rend exploitable pour le futur et permettra certainement d’améliorer la réinsertion sociale des détenus à l’avenir.

Celeste Bertail

 



Bibliographie :


ASH (Actualités Sociales Hebdomadaires). (2020, May 4). Covid-19 : comment accompagner les sortants de prison ? Retrieved from https://www.ash.tm.fr/insertion-emploi/covid-19-comment-accompagner-les-sortants-de-prison-551819.php


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Meillerais, V. (2020, November 26). Loire-Atlantique. Ils œuvrent pour une meilleure réinsertion des détenus. Retrieved from https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/loire-atlantique-ils-oeuvrent-pour-une-meilleure-reinsertion-des-detenus-206794a4-2e56-11eb-8a41-1cd51079c2fe


Observatoire International des Prisons. (2021, February 1). Surpopulation carcérale : face à l’urgence, le réflexe prison a la peau dure. Retrieved from https://oip.org/communique/surpopulation-carcerale-face-a-lurgence-le-reflexe-prison-a-la-peau-dure/

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Vie publique.fr. (2020, February 6). Prisons : une surpopulation chronique. Retrieved from https://www.vie-publique.fr/en-bref/273154-prisons-une-surpopulation-chronique-la-france-condamnee-par-la-cedh


Wake Up Café. (n.d.). Retrieved from https://unespritdefamille.org/project/wake-up-cafe/

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