Jason deCaires Taylor : le Jacques Cousteau du monde de l'art
- Etudiant
- 21 avr. 2022
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Jason deCaires Taylor est un sculpteur, un écologiste et un photographe sous-marin professionnel. Dans son œuvre, l’auteur britannique critique la société présente en abordant des thèmes modernes tels que : le changement climatique, la conservation, ou encore l’activisme environnemental. Il souhaite montrer les effets que causent les humains sur notre planète et plus largement sur l’ère de l'anthropocène.
Son goût pour la faune maritime apparaît dès son plus jeune âge, lors de séjours en Thaïlande et en Malaisie avec ses parents. A sa majorité, il deviendra même moniteur de plongée en Australie. Aujourd’hui, cet héritage transparaît dans le choix de ses lieux d’exposition : les espaces marins submergés. De fait, l’auteur transforme le monde sous-marin en un espace d’art public.
Véritable médiation entre monde construit et monde naturel, les projets de l’artiste sont très novateurs : à l’image du Parc de sculptures sous-marines de Molinere Bay (2006, Espagne). Au-delà de la prouesse artistique (classée parmi les 25 premières merveilles par le National Geographic), la construction du parc a permi le classement du site comme aire marine nationale protégée.

Jason deCaires Taylor, 1974 (47 ans)
Ocean Atlas : statue de conservation de la nature
En 2014, l’artiste réalise la plus grande sculpture immergée au monde : Ocean Atlas (5 mètres de haut, 60 tonnes). La statue représente une jeune étudiante locale contrainte à porter le poids de l’eau. Un parallèle certain est à établir avec le destin du Titan Atlas condamné à porter le monde pour l’éternité sur ces épaules. Au-delà de l’aspect mythologique, l'œuvre présente un intérêt environnemental majeur. C’est dans le cadre d’un partenariat avec la BREEF (Bahamas Reef Environment Educational Foundation), que Jason deCaires Taylor a pensé une œuvre active et évolutive. Construite avec des matériaux durables à pH neutre, la statue crée un récif artificiel qui favorise le développement de la faune et de la flore marine. L’idée est d’offrir un espace supplémentaire pour le déploiement des récifs coralliens, aujourd’hui lourdement menacés par la surpêche, l’acidification ou encore la pollution des eaux.
Le travail de l’artiste s’inscrit dans le mouvement contemporain peu connu du : “Land Reclamation Art”. En effet, il crée une œuvre monumentale en milieu et matière naturel qui participe à la réhabilitation des fonds marins et à la reconstruction des liens entre les hommes et leur environnement naturel.

Ocean Atlas, sculpture immergée au large des Bahamas, 2014
En définitive, l'écologie est un terme relativement récent qui étudie les liens entre les individus, leurs activités et l’environnement dans lequel ils évoluent. Aujourd’hui, il est commun de parler de crise écologique, cela signifie que l’environnement évolue de façon défavorable à la survie d’une espèce ou d’une population d’espèces. McKay, dans son film Don't Look Up (2021), réalise avec plus ou moins de brillo un apologue sur la crise écologique et l’absurde inaction qu’elle suscite. Avec cette nouvelle approche d’artistes engagés pour l’écologie, renaît l'espoir que le langage universel de l’art réussisse à interpeller et mettre en action sur cette problématique d’urgence mondiale.
Crédits photos : https://www.underwatersculpture.com/works/underwater/?doing_wp_cron=1645452084.9538910388946533203125
Bertille Fetiveau
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