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L'Arctique : une région très convoitée mais pourtant en grand danger

Dernière mise à jour : 16 févr. 2021



L'Arctique n'a jamais autant été l'objet de convoitises de la part des grandes puissances pétrolières et gazières. En effet, si le réchauffement climatique représente la plus grande catastrophe écologique de notre temps, il est une aubaine pour quiconque veut exploiter les ressources autrefois inaccessibles en Arctique.



L'Arctique est pour ainsi dire, l'épicentre du réchauffement climatique puisqu'aucune autre partie de la Terre ne s'est réchauffée aussi vite. De fait, on constate que l'Arctique se réchauffe deux fois plus rapidement que le reste du monde. En effet,entre octobre 2018 et août 2019, la température enregistrée en Antarctique a été supérieure de 1,9 °C par rapport à la moyenne 1981-2010 ; soit la deuxième année la plus chaude depuis 1900.


Le problème étant que ces hausses records de température ont de très fortes incidences sur la « Terre des Ours ». On estime que le pergélisol de l'Arctique, soit les sols gelés en permanence, représente environ 24% des terres émergées de l'hémisphère nord. Il renferme quelque 1 700 téragramme de CO², l'équivalent de deux fois la quantité présente dans l'atmosphère. D'après les estimations, à cause de la hausse des températures, à chaque saison hivernale, le pergélisol Arctique émettrait 1 700 téragramme de CO². Seulement, les plantes de la région ont une capacité de stockage maximum de 1 000 téragramme de CO². Cela représente un surplus de carbone de presque 700 téragramme chaque année. De plus, le réchauffement climatique entraîne la fonte des glaces, accentué par le trou dans la couche d'ozone dû principalement aux chlorofluorocarbures (CFC) provenant des aérosols, pesticides et climatiseurs notamment. Pourtant interdit depuis le protocole de Montréal de 1987, leur utilisation est toujours une réalité, principalement dans les régions orientales de l'Asie. Ainsi la couverture de glace de l'océan Arctique a diminué de plus d'un tiers entre 1984 et 2018, et le Groenland a de fait perdu 197 gigatonnes de glace en surface, soit l'équivalent de 80 millions de piscines olympiques.





Face à cette situation dramatique, les grandes puissances mondiales et leurs grandes compagnies polluantes, voient la possibilité de développer de nouvelles sources d'exploitation et de nouvelles routes maritimes. En effet, considérant les études estimant que la banquise pourrait totalement disparaître en été d'ici 20 ans, les Etats- Unis, le Canada, la Russie, le Danemark et les pays d'Europe du Nord veulent pousser leurs frontières maritimes vers le nord. La Russie n'a pas perdu de temps pour faire comprendre ses ambitions, cette nouvelle route maritime permettrait d'établir une liaison directe entre les extrémités de son territoire. Mais la Russie, déjà très actifs en Sibérie, menace surtout par l'intensification de ses activités gazières dans sa région nord, bien aidé par le géant français Total.



En effet, Total a bien compris l'importance de se positionner très rapidement sur les nouveaux marchés de l'Arctique. Un rapport de L'US Geological survey estime que l'Arctique posséderait environ un quart des ressources mondiales en énergie fossile dont 30% du gaz naturel mondial. C'est d'ailleurs sur le gaz que Total compte étendre son activité, puisqu'ayant déclaré qu'elle n'exploiterait pas les puits de pétrole de la région « Une marée noire ferait trop de dégâts pour l’image de la compagnie » déclarait en 2012, Christophe de Margerie, le PDG de Total. De ce fait, l'entreprise est déjà présente depuis 2017 sur la péninsule Sibérienne de Yamal en possédant 20% d'une des plus grandes stations de production de gaz naturel liquéfié au monde. Et fait part de ses ambitions en intégrant le nouveau projet gazier, avec son partenaire russe Novatek, baptisé Arctic LNG-2.


Malgré ces ambitions représentants un terrible danger écologique, les gouvernements semblent se prosterner devant la vision de nouvelles possibilités économiques. En effet la stérilité des décisions prises contre le réchauffement climatique et la non-volonté d'utiliser le Forum International sur l'Arctique comme d'un outil pour bannir l'exploitation de la région donnent à voir l'impertinence de la crise climatique aux yeux des gouvernants.


Killian SÉNÉCHAULT



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