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La pandémie du Covid-19, « opportunité » pour une nouvelle gouvernance mondiale en matière de santé?

  • Etudiant
  • 26 avr. 2020
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 avr. 2020

Le monde est aujourd'hui touché par la pandémie de Covid-19 et la rapide propagation du virus démontre que nous sommes en permanence connecté. La mondialisation est ainsi favorable à la propagation des crises systémiques.


Le Covid-19 est donc une menace et un risque mondial. Or, la gestion de la crise sanitaire se fait à l'échelle des États. Il y a une addition de réponses étatiques, mais pas une coordination de ces réponses à plus grande échelle. Il apparaît donc difficile de gérer la crise puisqu'elle dépasse les compétences nationales des États. C'est pour cela qu'une gouvernance mondiale portant sur la gestion des crises sanitaires est envisagée comme solution au risque de pandémie.


Gouvernance mondiale veut dire surmonter le principe de la souveraineté pour trouver des principes régulateurs, face à un défi commun. À l'image des différentes instances et sommets mondiaux pour le climat.


La gouvernance mondiale a été instaurée après la Seconde guerre mondiale et est aujourd'hui centrée autour du G20, de grandes organisations internationales et de l'ONU, qui elle-même, se trouve soumise en cas de crise aux décisions d’un Conseil de sécurité, gouverné en réalité par ses « membres permanents ». Un système hérité du temps de la « Guerre froide » pour conjurer la menace des armes nucléaires, système qui paraît aujourd'hui dépassé du fait de l'évolution des enjeux mondiaux.

Étant donné la gravité des conséquences de toute nature : sanitaires, économiques, sociales, politiques, diplomatiques...de la pandémie, l’ONU dans son ensemble et plus précisément son Conseil de sécurité auraient dû se coordonner afin de trouver des réponses à la menace globale que celle-ci suscite.


Généralement, le terme de gouvernance mondiale se limite à dissimuler la poursuite d'intérêts particuliers sous couvert de programme global, ce qui explique pourquoi la gouvernance mondiale finit par ne consister principalement qu'en une promotion de la mondialisation, et en une harmonisation des politiques économiques nationales, sans véritable coopération.

Et ce malgré la gravité de la situation, aucun dispositif de régulation à la hauteur des défis et des enjeux n’a vu le jour. Les relations entre États ne permettent pas de déboucher sur des stratégies que la situation exigerait.


Pour une gouvernance mondiale de la sécurité sanitaire :




Des exemples de gouvernance de santé existent déjà :

- Le Cadre d'action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030, accord mondial qui vise à réduire et à prévenir les risques de catastrophes à l’échelle mondiale. Il a pour but de renforcer la résilience sociale et économique afin d’atténuer les effets du changement climatique et les risques d’origine humaine.

Le Cadre de Sendai est pertinent dans le secteur de la santé et au-delà. Ainsi, il évoque la mise en œuvre d’une approche englobant l’ensemble des risques, y compris ceux en rapport avec les épidémies et les pandémies et intègre la réadaptation aux activités de relèvement postcatastrophes, mais ces mesures visent principalement à améliorer les systèmes de santé nationaux, sans une véritable stratégie de collaboration face au risque de pandémie.

-L' Organisation Mondiale de la Santé : mais l'OMS est critiquée en raison de sa forte dépendance budgétaire aux fonds privés, et est de ce fait tributaire des grandes puissances et autres acteurs privés, qui peut conduire à une forte politisation de l’organisation. Des rapports de force seraient alors préjudiciable à la légitimité de l'organisation. Aussi la gestion de la pandémie actuelle par l'OMS est mise en cause, accusée de ne pas avoir agi rapidement pour prendre des mesures. Son avenir peut donc être posé si la forte instrumentalisation politique de l'organisation perdure.


Alors, après la crise, quelle gouvernance ? Comment penser une nouvelle éthique de la gouvernance, capable de mieux faire face à des situations de crise sanitaire ?


Les impacts de l’épidémie du coronavirus mettent en lumière les limites de la gestion de la catastrophe actuellement. La crise permettrait alors une amélioration, par notre capacité à innover pour une autre gouvernance en matière de santé.


Ce ne serait pas une gouvernance qui viendrait prendre le dessus sur la souveraineté des états, mais une gouvernance pour la gestion de crise à l'échelle mondiale : une meilleure coopération, pour prévenir les risques, s'adapter en conséquence et ainsi devenir plus résilient.


L’Alliance pour un monde responsable, pluriel et solidaire a ainsi fait des propositions : -L’équité = condition majeure de la gouvernance.

-La gouvernance mondiale de santé devra répondre aux enjeux globaux actuels qui sont d'ordre systémique, géographique et risques liés au processus de mondialisation.

-Plus de place aux représentants de la société civile, aux ONG, et à des groupements technico-scientifiques sur le modèle du GIEC dans les négociations climatiques.

-Partage des responsabilités et poids égal des pays dans les processus de décisions. -Indépendance financière et politique.



Aujourd'hui, les nations mettent en place une gouvernance commune dotée d'objectifs, de procédures et de moyens pour la stabilité financière ou pour le climat. La sécurité sanitaire mérite également un traitement collectif ambitieux et permanent. Par son impact sanitaire, la crise souligne le besoin urgent d'une gouvernance mondiale qui permettrait la sécurité sanitaire et dont le principe repose sur le concept de bien public mondial : ce qui est utile pour tous n'est organisable que par tous. La diffusion du Covid-19 nous montre en effet que chaque pays bénéficiera de la santé des autres. Une gouvernance mondiale sanitaire serait donc un moyen de gérer efficacement les risques de pandémie par une action commune en amont de la crise.


Quels scénarios possibles ?

Objectif 2020 : coopérer pour surmonter la crise

On ne peut qu’espérer que la crise sera surmontée dans tous les pays du monde cette année. À l'image de la coopération entre la France, l'Allemagne et la Suisse, qui ont accueilli des patients français atteints du Covid-19, l'on peut aussi espérer qu'une coopération à plus grande échelle se mette en place. La coopération mondiale aurait essentiellement pour but d'endiguer la maladie. Autre exemple de coopération internationale : la recherche collective du vaccin.


Objectif 2050 : coopérer pour empêcher la crise

La coopération de 2050, si un système de gouvernance efficace se met en place, permettrait d'empêcher la propagation mondiale d'une maladie. Un système mondial de surveillance, d'alerte et de réponse sera alors apte à faire face.



Héva COURTEAUD



1 Comment


morgane.arzul
Apr 27, 2020

La question est très intéressante ! Peut-être pourrait-on envisager de réfléchir à la nomination des dirigeant.es et/ou représentant.es de cette coopération mondiale. Tu mentionnes avec pertinence la présence de la société civile, d'ONG, d'expert.es technico-scientifiques : comment seraient-ils être choisis plutôt que d'autres ?

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