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Les cours Oasis, îlots de fraîcheur et d'humidité urbaine en période de canicule

Dernière mise à jour : 20 avr. 2020

Les épisodes climatiques extrêmes s’avèrent être de plus en plus fréquents avec l’avènement du réchauffement climatique. Très minéralisées et de plus en plus denses, les villes sont touchées en premier lieu par ce phénomène. Les conséquences de ces épisodes sont loin d’être anecdotique, en 2003, lors de la canicule, le nombre de victimes en France a été mesuré à environ 15 000 personnes, faisant de cet épisode la plus importante cause de mort épidémique depuis la seconde guerre mondiale ! Au-delà du coût humain dramatique, les fortes chaleurs ont un pouvoir de paralysie de l’économie, en 2012, un métro de Washington a déraillé, les rails se dilatant avec la chaleur, et la fermeture de route pour cause d’un ramollissement du bitume sont de plus en plus fréquentes.


Un article paru dans la Physical Review Letter en décembre 2017 montrait que les villes ayant une organisation planifiée, avec de larges rues rectilignes sur le modèle des grandes villes nord-américaines, avaient tendance à trouver des difficultés à se débarrasser de la chaleur accumulée lors de journée, l’urbanisme favorisant la conduction thermique entre les bâtiments. A l’inverse on observe ainsi que dans les medinas, quartiers anciens arabes, faits de maisons enchevêtrées, la chaleur s’avère être bien plus supportable. Ce constat pointe une absolue nécessité de la part des villes occidentales de trouver des solutions pour lutter contre ces phénomènes qui ont pu avoir des conséquences dramatiques sur le plan humain, car on ne peut envisager de redessiner le plan urbain à moyen terme. Le développement de climatiseur se présente également comme une fausse solution car, au-delà de sa consommation faramineuse d’énergie, ces appareils rejettent la chaleur à l’extérieur des habitations et sont donc bien incapable de réduire la température moyenne de la ville.


La mairie de Paris, ville touchée de plein fouet par l’augmentation des températures, les relevés étant d'1°C supérieur en moyenne au XXIème siècle par rapport au XXème siècle, a trouvé pour faire face à ce risque une solution qui semble plus à la portée des acteurs locaux, pouvant avoir des impacts bien réels. Elle a en effet considéré que les 72 hectares de son territoire attribués aux cours d’écoles, représentant à l’heure actuelle, d’immenses dalles de bétons, pourraient être changés en espaces plus verts, apportant humidité et fraîcheur. Au-delà de la végétalisation, est aussi favorisé le développement de revêtement plus clair que le goudron classique afin de réfléchir au mieux la chaleur. Ces revêtements sont également perméable à l’eau de pluie afin de conserver l’humidité dans le sol.



Pour mettre en œuvre ces « cours Oasis », il s’avère nécessaire d’agir de concert avec les directeurs d’écoles. Le nombre d’acteurs reste cependant limité en ce qui concerne les écoles maternelles et primaires ainsi que les collèges car leur gestion est aux mains de la maire. Afin de rentabiliser les investissements effectués, la mairie de Paris a néanmoins fait le choix d’ouvrir ces lieux au public les weekends et les vacances scolaires, la ville considérant que les espaces pour flâner sont insuffisants.


Pour mettre en œuvre ce projet, il faudrait, durant les vacances scolaires retirer la couche de béton préexistante, pour y planter de la végétation et y installer le nouveau revêtement, et enfin ouvrir le lieu au public.


Ainsi la chaleur moyenne de la ville de Paris en serait réduite, et durant les vacances d’été, les Parisiens et les Parisiennes pourraient profiter de ces lieux ombragés désormais ouverts au public.


Cette initiative a déjà été développée pour 3 cours de récréation dans la capitale, ce n’est qu’un début et la ville de Paris semble prête à endosser le rôle de laboratoire de cette initiative, semblant être le territoire en ayant prioritairement besoin au vu de son urbanisme inadapté au climat changeant.


Louis MASQUELIER



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