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Support, Lorenzo Quinn

L'œuvre Support de Lorenzo Quinn est révélatrice des défis qui s’imposent à nous sur les questions de submersion marine, tout autant que les espoirs qui sont encore possibles pour lutter contre les dérèglements que nous connaissons.

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L'artiste italien contemporain Lorenzo Quinn est un sculpteur figuratif de premier plan dont le travail s'inspire de maîtres tels que Michel-Ange, Bernini et Rodin. Exposé internationalement, son art public monumental et ses pièces plus petites et plus intimes transmettent sa passion pour les valeurs éternelles et les émotions authentiques.

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Les observateurs externes tel que Císcar Casabán décrit les œuvres de Quinn comme « profondes, spirituelles et existentielles, car elles traitent des passions que nous vivons en tant qu'êtres humains et des questions que nous nous posons en silence sur la vérité ultime... Il s'agit de sculptures basées sur de grands mythes, qui font référence aux grands thèmes récurrents de notre civilisation et qui transcendent les distinctions de culture et de temps ».

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Sur son œuvre Support, l’artiste explique avoir voulu « symboliser à la fois la force créatrice et destructrice de l’être humain ». L’originalité principale de l’œuvre et de l’artiste plus généralement est la constante référence aux mains. Celles-ci font partie des objets fétiches qui traversent ses œuvres car elles représentent d’après lui un symbole fort puisque « les mains ont le pouvoir d’aimer, de haïr, de construire, de détruire ».


L’œuvre Support tente d’alerter sur les risques liés à la submersion marine et plus généralement sur le déséquilibre global de l’écosystème vénitien. Celui-ci est impacté tant par les changements climatiques globaux que par l’activité humaine locale, notamment touristique.

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Venise fait partie de ces villes qui comme New York, Tokyo ou encore Singapour serait une des premières villes à disparaître du fait de la montée des eaux. A Venise, le phénomène de submersion marine est aggravé par l’affaissement des sols, propre au poids des constructions, les fondations étant elles-mêmes abîmées par la montée des eaux. Par ailleurs, l’écosystème est fragilisé par plus de 28 millions de visiteurs par an.

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L’artiste fonde sa proposition pour la résilience de Venise en passant par la capacité de mobilisation et de prise de conscience de ces habitants. Selon lui, « La sculpture a pour but de parler aux gens de façon claire, simple et directe à travers les mains innocentes d’un enfant. C’est un message puissant pour dire qu’ensemble, nous avons les moyens d’agir pour freiner le changement climatique qui nous affecte. Venise est une ville artistique qui a inspiré des cultures millénaires. Pour que cela continue, il faut que les générations actuelles et futures réagissent. ». Certes, cette œuvre interpelle et peut être perçue comme culpabilisante pour l’œil extérieur mais elle traduit tout autant le combat écologique que l’être humain peut et doit mener.

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La sculpture de Lorenzo Quinn illustre la nuisance de l’humanité sur l’environnement tout autant que le pouvoir qu’elle de le sauver. En mettant en évidence, la vulnérabilité des bâtiments vénitiens entourés par les eaux, Support est aussi vecteur de peur. Toutefois, les mains qui soutiennent l’édifice nous rappellent indéniablement que nous avons les capacités de rétablir l’équilibre climatique et de résoudre les grands défis qui s’imposent à nous.

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La version de trois mètres de Support fut exposée dans la zone bleue de la COP25 et trois reproductions plus petites de la sculpture sont installées dans le pavillon officiel de l’ONU Changements climatiques.

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Thomas Guinard

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